Depuis quelques décennies, la mérule est un champignon lignivore qui prolifère particulièrement en Bretagne.
Tous les départements bretons sont contaminés mais on parle très peu des Côtes d’Armor et ses grandes villes comme Lannion, Saint-Brieuc, Plérin ou Lamballe qui sont pourtant régulièrement confrontées à ce fléau.
Pourquoi la mérule se développe dans les Côtes-d’Armor ?
Il est bon de rappeler que les Côtes d’Armor est le plus grand département de Bretagne, mais aussi le moins peuplé avec pratiquement 599 000 habitants. Le département possède 6 villes de plus de 10 000 habitants : Saint Brieuc, Lannion, Lamballe-Armor, Dinan, Plérin, Ploufragan (source INSEE 2017).Il bénéficie d’un climat océanique : chaud l’été sans chaleur excessive, un hiver doux mais très humide avec des taux d’hygrométrie extérieur qui peuvent frôler les 100%.
Des conditions favorables qui expliquent le développement des champignons lignivores. Il suffit donc : d’une infiltration ou dégât des eaux, de remontées capillaires, d’une cave ou d’une maison mal ventilée ou tout simplement un tas de carton, des palettes en bois, pour que votre maison soit contaminée. Les spores de ce champignon sont naturellement présents dans l’atmosphère et nous entourent de toute part. Certains attendent donc la moindre occasion pour se développer.
Le souci avec la mérule c’est qu’elle se développe le plus souvent dans des endroits obscurs et confinés et va se nourrir de la cellulose et de l’hémicellulose contenus dans le bois d’oeuvre d’origine feuillu ou résineux de votre maison : Linteaux, solives , planchers, plinthes, charpente etc. Elle va engendrer la dégradation du bois et lui faire perdre sa résistance mécanique , on appelle cela la pourriture cubique. Une fois que celle-ci est bien installée, elle va commencer à se développer grâce à ses syrrotes pour coloniser votre demeure. Et le plus souvent lorsque l’on voit apparaître le mycélium sortir d’une cloison de distribution,il est déjà trop tard.
Traitement mérule dans les Côtes-d’Armor , pourquoi en parle-t-on si peu ?
En fait il s’agit d’une volonté de l’ensemble des acteurs du bâtiment, soit on essaye d’affronter et de résoudre le problème ou alors on met tout cela sous le tapis. Et tout le monde est responsable : les professionnels de la vente du bâtiment, les propriétaires, notaires et les pouvoirs public : (mairies, communautés de communes, la préfecture etc.). Je m’explique, lorsque qu’un cas de mérule est détectée, le propriétaire a l’obligation légale (“la loi Alur”) de déclarer à la mairie la contamination et celle-ci doit remonter l’information à la préfecture, qui tous les ans fait un listing des communes touchées afin de prendre des dispositions pour éradiquer le problème. Comme par exemple un diagnostic mérule qui ferait partie de l’état parasitaire pour les communes où il y a trop de cas pour la vente d’un bien immobilier comme dans le département du 29.
La préfecture du Finistère compte déjà 20 communes qui en ont l’obligation par arrêté préfectoral et aucune dans le 22. Les professionnels spécialisés dans le traitement mérule savent pertinemment que des villes moyennes comme : Perros-Guirec, Paimpol, Guingamp, Loudéac, Trégueux ont au minimum un cas par mois, je vous laisse imaginer les plus importantes communes. Mais il est évident que la plupart des maires des Côtes-d’Armor ne souhaitent pas que leurs villes soient inscrites sur une liste pour une question d’image ou une méconnaissance de leurs obligations légales.